Comment interpréter le signe du Bélier ? Si vous voulez sortir des sentiers battus en matière d’interprétation d’un signe astrologique, je vous suggère de lire le symbole Sabian du 1° de ce signe. Voici ce que dit celui du 1° du Bélier.
Une femme émerge de l’océan. Un phoque l’embrasse.
Le fond de l’interprétation de ce symbole, c’est que de l’immensité de la potentialité naît la dualité : le féminin – la naïade – et le masculin – le phoque, qui est un symbole phallique.
Le Bélier, lorsqu’il apparaît au solstice du printemps, exprime qu’une dualité émerge de l’unité primordiale, celle d’où naît toute chose. Et cette dualité va bien sûr s’exprimer dans les défis à relever, les contradictions à assumer. Non dans une harmonie paisible et fusionnelle. Mais dans une débauche d’énergie, car le Bélier doit d’abord survivre, et ensuite se construire pour devenir quelqu’un.
L’énergie du Bélier
Comme vous le savez, l’énergie du Bélier est yang, une des deux polarités naturelles. C’est une énergie feu, comme celle du Lion et du Sagittaire. Enfin, c’est une énergie cardinale, qui initie quelque chose, qui fait un premier pas.
Il y a beaucoup de cohérence dans l’énergie du Bélier, comme vous pouvez le voir. Mais il y a aussi beaucoup de zones d’ombre. Car le Bélier – ceux d’entre vous qui êtes Bélier le savent – peut sembler très sûr de lui. Il est en réalité aussi sujet à la peur. Sorti de la matrice, il a quitté sa « zone de confort » pour affronter le monde. Un monde où il ne se sent pas toujours en sécurité. Alors il hésite. Il recule parfois avant de repartir à l’assaut, comme le dit un proverbe africain. Il lui arrive même de se mettre en colère.
Le bélier qui va foncer commence par reculer.
Proverbe baoulé.
Certes, cette séparation d’avec sa source, sa matrice, est créatrice d’angoisse. Elle est pourtant indispensable pour que le Bélier entame sa croissance. Et c’est peut-être la douleur même de cette séparation qui est stimulante. Elle libère des forces instinctives, des pulsions et des désirs.
Je vais revenir sur cette énergie très particulière. Mais je voudrais d’abord vous faire remarquer que cette énergie, pour s’exprimer, a besoin de liberté. Elle doit être libre de toute contrainte et de tout lien. Et cette condition pose problème au Bélier.
Vis-vis des autres signes
Remarquez que le Bélier est en opposition avec la Balance sur le zodiaque. Or si le Bélier a besoin de liberté, la Balance (en analogie avec la maison 7) a besoin de lien, de relation, autrement dit de ce que le Bélier, dans son isolement, ressent comme une contrainte. Et le Cancer, en carré avec ces deux signes, le vit comme un conflit intérieur.
Remarquez aussi que le Bélier est en carré avec le Capricorne, archétype des normes et des conditionnements culturels. Voilà donc une autre entrave au besoin de liberté du Bélier.
Votre Bélier doit donc s’affranchir de ces deux contraintes, s’adapter pour les intégrer, et ce d’autant plus qu’il est en quinconce avec le Scorpion. Ce point mérite une explication.
Si le Bélier est gouverné par Mars, le Scorpion l’est par Pluton. Or, en astrologie moderne, Pluton est considéré comme une octave supérieure de Mars. Ce qui relève, chez Mars, du domaine physique, instinctif, spontané est, au niveau de Pluton, sublimé à un niveau plus profond, existentiel, spirituel.
Si le Bélier a besoin de liberté, le Scorpion ressent ce besoin à un degré encore plus fort. Car se sentir contraint, « piégé », est insupportable pour le Scorpion.
Or le quinconce qui les relie reflète la pression qu’exerce le Scorpion sur le Bélier pour satisfaire son besoin de liberté. C’est une pression très forte, qui oblige le Bélier à s’engager dans un vrai travail pour se libérer. Pour abandonner les conditionnements culturels. Et pour construire ses relations sur des bases authentiques. En particulier des bases excluant tout instinct de possessivité, ce dont je parlerai un peu plus loin.
Vous le constatez, les choses sont beaucoup moins simples qu’elles paraissent communément. Sous la surface, le Bélier est un être très complexe. L’énergie qui le caractérise est une combinaison des énergies de Mars, directement, et de Pluton, indirectement. Et ces deux niveaux d’énergie doivent s’harmoniser, se réunifier, pour être utiles à la croissance du Bélier. Sinon, elles inhibent ses velléités d’évolution.

Le Bélier, un adolescent
Pourquoi un adolescent ? Dans le développement de la personne humaine, c’est quand l’enfance est terminée, quand l’adolescence est là, que l’être commence son développement autonome. Jusqu’alors, les influences extérieures (famille, entourage, société) sont tellement présentes que toute tentative d’émancipation – celle dont je viens de parler – est illusoire.
Souvenez-vous de votre adolescence. C’est la période de la vie où on se sent en général poussé par une nécessité intérieure irrésistible à s’affirmer vis-à-vis des autres. On le fait avec les moyens du bord, souvent en ressentant un mélange de crainte, d’attentes, de confusion émotionnelle. Alors on est gauche, maladroit. Et c’est bien ainsi qu’est le Bélier, qui avance, recule, hésite. Il semble avoir du mal à porter le fardeau de son incarnation, à trouver sa place, son style.
On peut d’ailleurs s’interroger sur le sens de ce déploiement apparent de force et de puissance. N’y aurait-il pas là-dedans une tentative pour se prouver quelque chose à lui-même ? Par exemple à quel point il est capable de devenir ce quelqu’un dont il veut construire la personnalité. L’énergie qu’il dégage puissamment ne l’est pas pour son seul plaisir, mais plutôt pour se rassurer.
Car je crois bien que le Bélier – comme le Lion et le Sagittaire – cache une profonde peur du monde, et un fort sentiment de solitude.
Le Bélier, à l’équinoxe
Le signe commence à l’équinoxe de printemps, au moment où la durée du jour est égale à celle de la nuit. C’est un moment fugace, un équilibre instable. Et il y a de l’instabilité chez le Bélier, qui s’explique par tout ce que je viens de dire. Et qui se traduit par de l’agitation, de la nervosité, de la susceptibilité même. Le Bélier ne cesse d’agir, de désirer, de ressentir, de créer.
Mais n’est-ce pas pour tenter de dissimuler le vide et l’anxiété de l’éternel adolescent qu’il est ? N’est-ce pas pour déguiser sa peur de la tradition contraignante, voire de la routine, sous un manteau d’agitation, d’activisme grisant ? N’est-ce pas, pour le Bélier, une façon de se bercer de l’illusion qu’en s’agitant, il est en train de grandir ?
Vous le sentez probablement, le Bélier est avant tout un être en construction. Il manque encore de stabilité, de distance – encore moins de détachement – par rapport aux situations qu’il rencontre, de sérénité.
Un vivier de potentialités
Une des caractéristiques du Bélier, c’est qu’il ne possède encore rien en propre. La tentation pour lui de posséder quelque chose peut être forte. Car il ne sait pas encore que la possession de quelque chose est l’entrave la plus forte à sa liberté. Et pourtant sa peur de l’isolement peut le conduire à se prendre de passion pour quelque chose ou pour quelqu’un.
Alors, l’objet de la passion du Bélier devient symbole de sa personnalité. En termes psychologiques, il projette sur autre chose son désir ardent d’une personnalité forte et belle. Il se peut d’ailleurs qu’il choisisse de se passionner pour un maître – ou une cause – idéal, indiscutable, de préférence inaccessible.
La description que je viens de vous proposer du Bélier peut vous sembler complexe. Dans le zodiaque, il est le premier signe, qui contient toutes les potentialités qui vont peu à peu se développer et s’épanouir. C’est sa richesse. C’est en même temps ce qui le fait paraître complexe.
Le Taureau, qui représente le stade suivant du processus de développement de l’être humain, va commencer à mettre un peu d’ordre dans le foisonnement un peu désordonné du Bélier.
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2 réflexions sur « Le réveil brutal mais attendu du Bélier »