Régulièrement, je relis les textes de Dane Rudhyar. Ses livres, ses articles. En particulier sur le site Khaldea, véritable dépositaire de l’héritage de Dane Rudhyar. Pas seulement sur l’astrologie, d’ailleurs.
Chaque fois, j’y trouve matière à réfléchir sur ma pratique. À préciser des choses. À m’interroger d’une manière nouvelle sur tel ou tel sujet.
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En ce moment, je relis La pratique de l’astrologie, un petit livre que je recommande à tous les débutants en astrologie. Je me rends compte que c’est un livre moins simple qu’il n’y paraît. Il mérite d’être longuement médité.
Et cela m’a donné envie de vous en parler. Et, partant de là, de vous parler de ce qu’est pour moi l’astrologie.
Les tendances de l’astrologie contemporaine
Dans ce livre, paru en 1970, Dane Rudhyar commence par situer l’astrologie d’aujourd’hui dans le long cheminement depuis ses débuts dans l’Antiquité lointaine. Il voit quatre tendances dans cette astrologie moderne.
Une première tendance vient directement de l’astrologie classique. Elle se fonde sur les pratiques les plus anciennes, dans lesquelles se glisse parfois un peu de psychologie contemporaine. Plutôt issue de la mouvance comportementaliste.
Une autre tendance tente d’adosser l’astrologie à des recherches statistiques. Elle cherche à lui donner une sorte de validation scientifique. J’ai récemment lu une étude australienne qui tente de démontrer statistiquement des liens entre les thèmes des parents et des enfants. Conclusion de cette étude ? Aucun lien.
Une troisième tendance cherche à associer étroitement la pratique de l’astrologie avec ce qu’on appelle de façon très générale le New Age, avec ses aspects les meilleurs comme avec les pires. Cette approche frise parfois l’occultisme.
Elle prétend souvent avoir des visées spirituelles. Son caractère spirituel me semble très suspect. Pour moi, la spiritualité se vit intérieurement. Elle ne se raconte pas sur les réseaux sociaux. Il y a pour moi des abus de langage qui disqualifient certaines démarches.
Enfin, il y a cette tendance qui reconnaît le caractère symbolique de l’astrologie avec les conséquences qui en découlent. Elle vise à une compréhension plus fondamentale de la nature humaine. C’est bien entendu l’approche en laquelle se reconnaît Dane Rudhyar, et celle dans laquelle j’ai été formé.
Une quête ancestrale
Elle correspond selon Dane Rudhyar à une recherche ancestrale de l’être humain : trouver une cohérence entre d’une part l’ordre que nous observons dans les mouvements cycliques du cosmos, et d’autre part le chaos que nous vivons à l’intérieur de nous-mêmes ou que nous voyons autour de nous.

En réalité, selon Dane Rudhyar, ce que cette recherche permet de découvrir, c’est une manière de mettre de l’ordre dans notre chaos intérieur. Et d’accepter ainsi que le chaos fasse partie de nous-mêmes, qu’il devienne une partie intégrante de nous-mêmes. Qu’il soit même une fonction de notre destinée, c’est-à-dire du cycle de l’existence.
C’est ainsi que nous pouvons nous réunifier au lieu d’être éparpillé, explosé, écartelé. En donnant du sens à notre existence. Et c’est ainsi que nous pouvons acquérir une certaine sagesse. Comprendre le sens de notre existence et de l’ordre inhérent à la nature humaine devient ainsi la source de la sagesse.
Connaissance et sagesse
Dane Rudhyar fait une différence entre connaissance et sagesse. Il ne les oppose pas. Par exemple, il associe l’astrologie horaire à une quête de connaissances, lui reconnaissant « d’étonnantes potentialités ».
Pour lui, les connaissances peuvent aussi s’acquérir à travers les livres. Non pas comme des recettes ou des techniques. Et ces connaissances peuvent agir comme des moyens de compréhension, au-delà du savoir.
La sagesse, quant à elle, ne peut s’acquérir que par l’expérience de la vie, faite d’engagements, de quête de sens, de souffrances, de ruptures et de rencontres.
Que cherchez-vous ?
Je partage bien sûr cette idée que si on aborde l’astrologie avec pour seule motivation la curiosité, l’échec est pratiquement assuré. L’utilité réelle est nulle.
Il faut donc réfléchir avant de s’engager, et bien définir l’objet de sa quête astrologique. C’est le sens de la première question que je pose à celles et ceux qui veulent entrer dans le groupe Facebook.
Une question centrale se pose : comment s’explique la pertinence des leçons que nous pouvons tirer de l’étude de notre thème natal ?
Pour certains, les phénomènes que nous observons dans le ciel et les événements qui s’y produisent entraînent, par un mécanisme de cause à effet, les événements qui se produisent en nous ou autour de nous. Je cite Dane Rudhyar :
L’astrologie, telle que je la conçois, se démarque totalement de l’idée qu’une conjonction planétaire est la cause de ce qui peut arriver à une personne ou à un pays : la conjonction ne fait qu’indiquer la possibilité ou la probabilité d’un certain type d’événement en un lieu ou en un moment déterminés.
Enchaînement ou parallélisme
Vous qui me lisez depuis un certain temps, vous savez que je n’adhère pas à l’idée que ce qui nous arrive est la conséquence de phénomènes célestes. Je pense que l’astrologie est beaucoup plus l’étude du comment que l’étude du pourquoi des choses.
Il s’agit donc d’analyser le parallélisme entre le déroulement des événements au sein de l’univers et le déroulement des événements à l’intérieur de nous-mêmes. Et non pas leurs enchaînements. Et de trouver le sens de ce parallélisme, d’écouter l’écho qu’il suscite en nous.
Le thème astrologique
Alors quel peut-être le sens de notre thème astrologique ? Selon Dane Rudhyar, c’est un symbole, c’est le « nom » que nous devons épeler pour découvrir, pour peu que nous ayons acquis un peu de sagesse, comment orienter nos efforts pour atteindre notre unité intérieure, effective, active.
L’observation des mouvements cycliques dans le cosmos a depuis longtemps fait comprendre à l’être humain qu’il existe un ordre dans l’évolution des choses, un ordre cyclique. Il est donc possible de prévoir les étapes de l’évolution de tout phénomène. Y compris l’évolution de l’être humain au cours de son existence. C’est à cela que peut servir l’astrologie.
Mais qu’en est-il alors du libre arbitre ? Pour Dane Rudhyar, c’est « « la mesure de l’aptitude de l’être humain à être et à agir en tant qu’individu ». Et le destin est « la mesure de sa dépendance, en particulier vis-à-vis de ses conditionnements ».
Il est donc difficile de prévoir les actions et les réactions d’une personne face aux événements de sa vie. Car elles dépendent du niveau de liberté que cette personne a acquis par rapport à ses conditionnements. Autrement dit du degré de réalisation de son individuation.
Je disais en commençant que je relisais régulièrement Dane Rudhyar. Cette fois-ci comme les précédentes, les propos de Dane Rudhyar résonnent fortement pour moi.
Et chaque fois, je suis autant étonné de constater à quel point la pratique de l’astrologie est pour moi déterminante dans mon cheminement. Parce qu’elle me permet en permanence de comprendre mon passé, de vivre pleinement le présent et d’envisager sereinement l’avenir.
Merci pour cette synthèse lumineuse de l’utilité et de la pratique de l’astrologie. Rudhyar était un grand Maître et dépositaire de cet enseignement de l’astrologie ésotérique. Il a su traduire des principes profonds, souvent occultes, en language astrologique accessible à tous.
Bonjour Catherine. Merci pour votre commentaire. Oui, Dane Rudhyar a fait faire un bond à l’astrologie en la rendant vraiment utile. Il en a fait un outil pour évoluer, et plus un moyen de satisfaire une curiosité mal placée. Merci pour votre fidélité. Bien à vous. Jean-Louis